Avis [Déception] : Quand souffle le vent du Nord, Daniel Glattauer

vent du nordTitre : Quand souffle le vent du nord
Auteur : Daniel Glattauer
Genre : Contemporain
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 348
Date de parution : 2013

En voulant résilier un abonnement, Emmi Rothner se trompe d’adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur. Emmi s’excuse, et, peu à peu, un dialogue s’engage entre eux, par mail uniquement. Au fil du temps, leur relation se tisse, s’étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l’un pour l’autre une certaine fascination. Alors même qu’ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l’autre… De plus en plus attirés et dépendants, Emmi et Leo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre. Emmi est mariée, et Leo se remet à grand peine d’un chagrin d’amour. Un jour, pourtant – enfin ! –, ils décident de se donner rendez-vous dans un café bondé de la ville. Mais ils s’imposent une règle : reconnaître l’autre qu’ils n’ont pourtant jamais vu, avec interdiction formelle de lui parler…

Avis


Après avoir refermé ce livre, je me suis demandé la raison de ce titre. « Quand souffle le vent du Nord ». Il semblait prometteur. L’auteur étant autrichien, je m’attendais à une immersion au cœur de l’hiver, un soir de tempête dans les vallées glaciales des Alpes. « Quand souffle le vent du Nord ». Peut-être que le titre est un clin d’œil à cette histoire qui s’essouffle au fil des pages

Il est ici question des relations que l’on tisse sur la toile. On discute, on échange, et puis on s’attache. Peut-on alors éprouver des sentiments pour une personne que l’on ne connait pas ? Que l’on n’a jamais rencontré ? D’ailleurs, est-ce qu’on souhaite la rencontrer, cette personne de l’autre côté de l’écran ? C’est un fantasme, une échappatoire à notre quotidien. Ce quotidien si paisible  mais dans lequel on s’ennuie profondément. C’est en tout cas le ressenti d’Emmi.

Emmi m’a beaucoup fait penser à Emma Bovary de Flaubert. Elle a tout pour être heureuse, une vie stable, une famille soudée et unie, un mari aimant. Elle pourrait se contenter de sa petite vie rangée, mais non, elle décide de mettre son petit bonheur en péril pour se construire une étrange relation à distance avec un inconnu.

Si on peut supposer ce que cherche Emmi dans cette relation, j’ai du mal à comprendre l’intérêt qu’à Léo à entretenir cet échange. Quel célibataire prendrait la peine d’envoyer des e-mails platoniques pendant des semaines à une femme mariée ? Un psychopathe peut-être…

L’histoire traîne en longueur, les personnages sont trop peureux, trop prudes, trop lents. Ils passent des mois à communiquer sans jamais vraiment se dévoiler, ils se font des films, ils ont peur de ne pas assez ou trop en dire, ils se donnent rendez-vous, puis annulent, puis ne veulent plus se rencontrer, puis finalement se redonnent rendez-vous mais elle n’y va pas. Un moment, il faut savoir ce qu’on veut ! Ils préfèrent sûrement préserver la vie qu’ils ont bâtie plutôt que de tout envoyer en l’air sur un coup de tête. Mais alors où est l’intérêt de cette histoire ?!

Le seul rebondissement de l’histoire est l’intervention d’un troisième protagoniste, jusque-là dans l’ombre : le mari d’Emmi. Il découvre la relation épistolaire qu’Emmi entretient depuis des semaines et lui écrit une lettre très touchante et criante de désespoir. Enfin des grands sentiments !

Enfin, on pourrait évoquer le style épistolaire qui était une première pour moi. Je ne l’apprécie pas. On passe d’un personnage à l’autre comme dans un match de ping-pong. On subit les polices et les caractères qui évoluent en fonction des humeurs des protagonistes : mails écrits en lettres majuscules, ponctuation exacerbée. On dirait deux ados puérils qui s’écrivent. Parfois on n’a le droit qu’à une seule phrase, ou même un seul mot ! Qui aujourd’hui écrit encore des messages aussi courts par mail à l’heure de Facebook, Messenger et j’en passe ?

Et cette fin ! Pourquoi broder une telle histoire (comme elle n’avance pas, on attend la chute avec impatience) et enfin arrivent les dernières pages de ce livre interminable…les dernières lignes…Qui m’ont vraiment énervées ! J’ai eu l’impression d’avoir perdu mon temps à essayer de m’accrocher et pire ! D’avoir été trompée sur la marchandise avec une fin pareille ! Remboursé !

En conclusion, je dirai que cette histoire m’a laissée indifférente. Je n’ai pas compris le message que souhaite faire passer l’auteur. Veut-il nous parler d’une histoire d’amour, des relations par Internet, de l’adultère, de l’importance du physique en amour ?  Je ne sais pas. Pour couronner le tout, j’ai eu la chanson de Polnareff en tête, ce qui n’a pas favorisé ma lecture.

Quand l´écran s´allume, je tape sur mon clavier
Tous les mots sans voix qu´on se dit avec les doigts
Et j´envoie dans la nuit
Un message pour celle qui
Me répondra OK pour un rendez-vous

Message électrique quand elle m´électronique
Je reçois sur mon écran tout son roman
On s´approche en multi
Et je l´attire en duo
Après OK, elle me code Marylou

2 commentaires sur “Avis [Déception] : Quand souffle le vent du Nord, Daniel Glattauer

  1. Je peux comprendre ton ressenti! Après, tu te demandes qui écrit des mails aussi courts alors qu’on a beaucoup d’outils de messagerie instantanée, mais il ne faut pas oublier que le livre a été écrit il y a plus de 10 ans 🙂 Il en faut pour tous les goûts! Pour ma part, je suis curieuse de lire la suite.

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